Le directeur du CHU violemment agressé

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CHU : le directeur, Gérard Cotellon, frappé par des manifestants

Alors qu’ils bloquaient les accès de la direction générale du CHU de Pointe-à-Pitre, les manifestants en sont venus aux mains contre le directeur général de l’hôpital. Une violence unanimement condamnée.

 

Une nouvelle escalade de violence intolérable et condamnable a été franchie hier par les manifestants contre l’obligation vaccinale, mobilisés au CHU de la Guadeloupe.
Selon le service de communication du CHU de Pointe-à-Pitre, “après avoir bloqué les accès de la direction générale de l’hôpital pendant une bonne partie de la journée, une cinquantaine de manifestants postés depuis le matin devant les bureaux, a violemment frappé Gérard Cotellon, à sa sortie. Le directeur général du CHUG a reçu des coups de pieds aux cotes et un violent coup de tête qui l’a à demi assommé. Quant au directeur général adjoint, Cédric Zolezzi, escorté difficilement vers une voiture de police, il a vu ses vêtements arrachés et déchirés et le véhicule de police qui l’exfiltrait pris pour cible. Les manifestants ont, par ailleurs, gravement endommagé le véhicule d’une assistante de direction. Face à ces débordements inqualifiables, c’est toute la communauté hospitalière qui s’indigne et condamne fermement ces méthodes de violences et d’intimidation employées par une poignée d’individus, dans cet établissement où 95 % des personnels répondent à l’obligation vaccinale “.

RÉACTIONS

Cette agression du directeur général du CHU, de son adjoint et de son assistante est unanimement condamnée

-Valérie Denux, directrice générale de l’ARS (agence régionale de santé)

“Leur attitude est extrémiste “

“Les personnes qui ont agi ainsi ne peuvent plus se qualifier de professionnels de santé.
Il est profondément choquant que des directeurs d’établissements de santé puissent se sentir menacés et être injuriés, frappés, salis par des personnes se disant appartenir à leur établissement. Lorsque l’on appartient à une institution, on a certes des droits mais aussi des obligations. Une de ces obligations est de protéger les patients dont on a la charge. Pour cela la vaccination est devenue
obligatoire, sur l’ensemble du territoire national. C’est une condition d’exercice indispensable. Si on ne souhaite pas la respecter, on doit alors changer de profession.
Concernant la perte de salaire, il a été proposé à ces personnes de dialoguer, pour comprendre leurs freins à la vaccination, et de les aider en trésorerie pendant cette période. Il est ensuite proposé de l’aide à la fois financière et en termes d’accompagnement professionnel. C’est plus de 600 personnes qui se sont inscrites dans ce dispositif et qui pourront ainsi être soutenues si elles le souhaitent.
Or les organisations syndicales qui appellent à la violence, ont aussi appelé à ne pas bénéficier de ce dispositif d’accompagnement. Leur attitude est extrémiste. C’est intolérable car cela traduit avant tout une volonté de destruction (ils ne sont pas déterminés, comme ils le disent, ils sont destructeurs). Alors que la 5ème vague est là, et qu’eux-mêmes et leurs familles seront peut-être soignés par les mêmes qu’ils ont insultés, le calme doit revenir et ceux qui ne veulent pas se faire vacciner doivent tourner la page de leur exercice professionnel au sein de la santé.”

-Ary Chalus, président du conseil régional

” Les libertés individuelles s’accompagnent toujours de responsabilités individuelles envers autrui “

“Cette nouvelle escalade de violence franchie par les manifestants vient porter atteinte à l’intégrité physique et morale de la direction du CHU déjà durement éprouvée par la gestion de la crise sanitaire depuis mars 2020. De nombreux professionnels de santé en charge de soigner les Guadeloupéens ont eu à subir des exactions en marge des mobilisations, et je les dénonce à nouveau. Il en va du
respect de chacun et de la qualité de la prise en charge des patients.

Le président Ary Chalus et l’ensemble des élus régionaux rappellent que les libertés individuelles s’accompagnent toujours de responsabilités individuelles envers autrui.
Ils renouvellent ainsi tout leur soutien et leur solidarité à Gérard Cotellon et Cédric Zolezzi ainsi qu’à l’ensemble de la communauté hospitalière “.

 

-Bernard Guillaume pour le groupe Péyi Gwadloup du conseil régional

“Méthodes absolument intolérables”

“Le siège des bureaux de l’administration pendant plusieurs heures, mais surtout les coups accompagnés d’injures perpétrés contre le directeur général Gérard Cotellon et son adjoint Cédric Zolezzi- alors qu’ils étaient exfiltrés de leur lieu de travail par les forces de l’ordre – relèvent de méthodes absolument intolérables. Aucune cause ne justifie une telle escalade dans les violences, ni de s’attaquer à des fonctionnaires qui ont le devoir d’appliquer la loi.
Les élus du groupe Péyi Gwadloup ne peuvent qu’exprimer leur inquiétude devant les ferments de division qui minent un peu plus notre cohésion, comme les dernières déclarations du président de la République dans une interview au Parisien.

Sa volonté assumée de stigmatiser une partie des citoyens qui ne sont pas convaincus par la gestion gouvernementale de la crise sanitaire ne peut être la bonne méthode pour parvenir à protéger le pays de la reprise épidémique qu’il connaît partout, y compris en Guadeloupe.
Le groupe Péyi Gwadloup appelle chacune et chacun à l’unité afin de faire face, ensemble, à la vague de contaminations qui s’annonce violente dans les prochains jours et les prochaines semaines. Il faudra aussi, pour cela, que notre CHU – comme les autres structures hospitalières – soit préservé afin de permettre le meilleur accueil possible pour les patients.”

-Les élus guadeloupéens

“Exactions indignes”

“Les élus dénoncent vivement ces actes délictueux. Ces exactions, indignes, sont d’autant plus inquiétantes et irresponsables dans un contexte où la Guadeloupe entre dans une 5ème vague du COVID très préoccupante et connaît une progression exponentielle du virus. A un moment où la population guadeloupéenne doit pouvoir compter en toute légitimité sur une prise en charge hospitalière efficiente et sécurisée. Les élus guadeloupéens se joignent à l’indignation et au mécontentement de l’ensemble de la communauté hospitalière. Ils déclarent à cet effet leur entière solidarité et leur total soutien au directeur général, au personnel de direction et aux équipes soignantes du CHUG”.
Heric ANDRE, Justine BENIN, Ary CHALUS, Jean-Philippe COURTOIS, Victoire JASMIN, Guy LOSBAR, Victorin LUREL, Max MATHIASIN, Olivier SERVA, Dominique THEOPHILE, Hélène VAINQUEUR-CHRISTOPHE.

 

-Guy Losbar, président du conseil départemental

“Que le climat de violence cesse “

“Membre du conseil de surveillance du centre hospitalier universitaire de Guadeloupe (CHUG), dépositaire au sein de la collectivité départementale des politiques de solidarité et des accompagnements sociaux et médico-sociaux, le Président Guy Losbar rappelle l’absolue nécessité de veiller à la continuité et à la qualité des soins dans un contexte d’entrée dans la 5ème vague du COVID. Ceci dans l’intérêt des usagers et des patients guadeloupéens. Il demande que le climat de violence et de terreur qui perdure au sein de
l’hôpital, à l’encontre de personnels soignants et administratifs, cesse immédiatement. Le président du conseil départemental assure son total soutien au Directeur du CHUG Gérard Cotellon ainsi qu’à l’ensemble de la communauté hospitalière.”

 

(Photo : DR)

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