Mouvements sociaux : plusieurs points de tensions et un gendarme gravement blessé

Pas de journée “île morte”, comme l’avait annoncé le collectif des organisations en lutte contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale, mais des perturbations notables dans plusieurs communes.

Cette journée du 20 janvier semblait plutôt sous contrôle aux premières lueurs du jour. Quasiment toutes les tentatives de barrages ont été déjouées par les forces de l’ordre et les équipes de Route de Guadeloupe mobilisées en nombre. Les Guadeloupéens ont donc majoritairement pu se rendre sur leur lieu de travail ou vaquer à leurs occupations.

Quelques points de tensions étaient toutefois à noter dans deux stations service bloquées (Petit-Pérou et Gourbeyre), au sein de plusieurs piquets de grève : sécurité sociale (Abymes), caserne des pompiers (Abymes), Pôle emploi (Abymes), centre commercial Milénis (Abymes) et hôtel de Région à Basse-Terre. Une confrontation entre direction et manifestants est également à déplorer au centre hospitalier de Basse-Terre et deux centres commerciaux ont été bloqués momentanément : Milénis (Abymes) et Leclerc à Gosier.

Dès 11 heures du matin, des face à face tendus entre manifestants et policiers ont été constatés non loin du Pôle emploi de Morne Caruel aux Abymes. Mais c’est en fin de journée que la situation dans certains quartiers des Abymes a pris des allures de guérilla urbaine avec des tirs à balles réelles entraînant la blessure d’un gendarme.

Le préfet précise dans un communiqué qu’en “marge des manifestations non autorisées de cette journée et à l’occasion des opérations de maintien de l’ordre sur la commune des Abymes, les forces de l’ordre ont été prises à partie par des jets de projectiles divers, pierres, cocktails molotov, boulons…
Alors qu’ils tentaient de disperser la centaine de manifestants particulièrement violents et agressifs, les gendarmes mobiles et les policiers engagés ont subi des tirs d’armes à feu. A cette occasion, un gendarme a été gravement blessé au genou par balle. Il a pu être pris en charge rapidement et transféré aux services des urgences du centre hospitalier universitaire. Son pronostic vital n’est pas engagé.
L’ensemble des moyens de la police et de la gendarmerie est actuellement mis en œuvre pour rétablir l’ordre public et mettre un terme aux violences urbaines.
Alexandre Rochatte, préfet de la région Guadeloupe, condamne fermement ces actes d’une violence inqualifiable et apporte tout son soutien aux forces de l’ordre ainsi qu’au gendarme blessé”.

Du côté de l’éducation nationale, comme jeudi dernier, les taux de participation annoncés d’un côté par l’administration et de l’autre par les manifestants, font le grand écart. Le rectorat annonce une moyenne de 11.31 % de grévistes et l’intersyndicale plus de 40 % avec la fermeture de trois collèges. Ces derniers exigent, entre autres, le report des premières épreuves du baccalauréat et du matériel adéquat pour faire face à l’épidémie de Covid-19 sur le territoire.

(Photos : Réseaux sociaux)